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"Pas borderline..." Et pourtant...

35 ans Tournai (Belgique) 31
Bonjour,

J'ai déjà écrit un long témoignage il y a quelques mois sur ma perte de poids et ma prise en charge. ([url]http://www.vivelesrondes.com/forum/viewtopic_283873.htm)


Depuis ce message, j'ai été hospitalisée durant 12 jours  
dans le service de psychiatrie de ma psychiatre en décembre. Le but premier était d'affiner son diagnostic. A la base je suis rentrée car grosse dépression depuis mars 2011 et là ça n'allait vraiment plus, avec idées suicidaires, automutilations.

Ma psychiatre ne m'a pas donné de diagnostic de personnalité mais j'ai moi-même cru que j'étais borderline (je connais assez bien le sujet pr avoir dû y travailler dessus pour mes cours). Dans ce qu'elle me disait, j'avais vraiment l'impression de l'être , et pourtant quand je lui ai posé directement la question, elle m'a simplement répondu : "Non tu n'es pas borderline" (avec un sourire...)

Pourquoi se fait-il alors que je m'y reconnais énormement ? la seule chose qui ne colle pas à moi c'est l'impulsivité, quoi que elle ressort dans mes crises de boulimie et d'automutilations... mais je ne suis pas qqn qui se met en colère contre autrui, je retourne plus la colère contre moi. sinon pour tous ce qui est des critères/symptômes, j'en ai bcp.
COMMENT ETRE SURE ? je la revois le 14 janvier mais je n'ose pas lui en reparler... elle avait l'air si sûre d'elle.

Elle a juste émis le "diagnostic" suivant : angoisses endogènes (dont l'angoisse de morcellement) et sentiment de vide.
Pas vraiment de surprises pr moi.

Bref, si vous avez des conseils, et si des personnes atteintes du trouble borderline sont là, faites-moi signe, j'y verrai peut-être plus clair.

Merci de m'avoir lue déjà!

Bibi0211


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35 ans Tournai (Belgique) 31
Pour vous expliquer un peu plus, ma psychiatre a dit que j'avais des problèmes suivants :
- angoisses endogènes (donc internes sans cause extérieure, dont angoisse de morcellement)
- sentiment de vide (ça oui je le dis souvent que je me sens vide!)
- que j'avais des poblèmes d'identité (sans m'en expliquer davantage...)

Pour ma part, voici ce que je ressens/vis :
- je suis sur un mode relationnel de "tout ou rien", je peux m'investir bcp ds une relation jusqu'à faire fuir la personne (expérience vécue), je peux idéaliser une personne, m'attacher et me sentir abandonnée dès qu'elle n'est plus là un certain temps (d'où un surinvestissement afin d'éviter l'abandon). J'ai svt peur ou l'impression qu'on peut m'abandonner.
- je suis impulsive au niveau de la nourriture (hyperphagie ou boulimie) et parfois au niveau de mes médocs.
- un sentiment de vide souvent présent (difficile d'expliquer, je le ressens physiquement dans le ventre, dans ma tête)
- je peux me sentir très angoissée ou irritable durant plusieurs heures.
- par moment, je me sens comme "déconnectée" de tout ce qui m'entoure, comme si j'etais un extraterreste sur terre. je peux me promener en rue et avoir l'impression de ne plus rien reconnaitre, d'être étrangère à tout.

Voilà grossomodo.
Il est temps que je revoie ma psychiatre, depuis ma sortie d'hôpital (19/12), je ne l'ai pas encore revue (que le 14 janvier).

Merci à ceux qui m'ont dejà lu.

Bibi0211
38 ans Orgrimmar 6511
Je ne peux pas t'aider, car je ne connais pas trop ce diagnostic...
Qu'entends tu par "angoisse de morcellement"?
Je me reconnais dans ta description, mais est-ce systématique ou as tu des phases?
Que t'apporterait le diagnostic?

Gros bisous
39 ans Chauny 6676
coucou!
je me reconnais dans certains de tes symptômes, surtout les angoisses, le sentiment de vide, d'inutilité, l'hyper attachement, la boulimie, et pour ma part le diagnostique a été la bipolarité. Moi aussi j'ai des crises de colère et de haine, je hurle après tout le monde j'ai envie de taper, de donner des coups ... mais tout ça serait du à la bipolarité et le côté maniaque qui me rend hystérique... peut être que tu devrais tenter de voir un autre psychiatre juste pour avoir un avis en plus, extérieur. Moi ma bipolarité a été diagnostiquée par la quatrième psychiatre, deux n'ont rien vu et un l'a touché du doigt, donc.... ;)
35 ans Tournai (Belgique) 31
Il est vrai que parfois, j'ai cru à la bipolarité aussi, je peux passer d'une humeur très positive (avec compulsivité, voir les choses en grand, me sens invinsible) à une tristesse profonde.

Je trouve que ces deux troubles là (bipo et borderline) se frôlent, même s'il y a des symptômes plus frappants chez l'un comme chez l'autre.

avec ma psychologue (et non ma psychiatre), j'ai fait un exercice il y a qlqs mois où je devais écrire une note sur 10 de mon humeur sur la journée. j'ai fait cela pdt 3 semaines. bcp de 1 à 4 (je suis en dépression là depuis 10 mois), et il y a eu qu'une seule fois ou j'etais limite euphorique, tres dynamique etc, et c'est vite retombé. Comme cet "evenement" n'est arrivé qu'une fois sur les trois semaines, ma psychologue n'a pas trouvé qu'il y avait un prob d'humeur, mais davantage la dépession.

donc tu vois, je suis un peu dans le flou quoi... je devrais pt etre parler de cela, de cette fois-là avec ma psychiatre. et pt etre envisager un 2nd avis, ça ne coute rien d'essayer.

Merci de ton message en tt cas!

Bonne journée à toi

Bibi0211
39 ans Chauny 6676
je comprends que tu sois perdue moi aussi il y a des moments où je ne sais plus où j'en suis. J'avais lu des articles sur la bipolarité et je m'étais reconnue dedans mais comme aucun médecin n'avait l'air de diagnostiquer ça chez moi je ne disais rien (bon faut dire que je cachais un peu ces symptômes parce que je me croyais folle), et puis c'est tombé il y a 3 semaines...

comment tu définis être borderline par rapport à la bipolarité? (là aussi tu as des phases où tu es très dépressive, pour ma part ça fait 2 ans que ça dure avec seulement des jours euphoriques, ma seule crise a duré 2 semaines en octobre dernier, le reste du temps je suis plutôt du côté mélancolique et dépressif de la force ... :lol: )
35 ans Tournai (Belgique) 31
Je t'avoue que j'ai un peu de mal à définir le borderline (c'est pas faute d'avoir pourtant fait un travail de recherche là-dessus pr mes cours!), mais disons que par rapport à la bipo, tu ne traverses pas de périodes euphorisantes (enfin je ne crois pas) ou du moins (hypo)maniaque...
borderline, c'est le sentiment de vide, le blanc et le noir chez autrui, l'impulsivité dans certains domaines...

dur dur d'y voir clair hein.

je sais tres bien ce qu'est la bipo, au niveau theorique en tt cas (aussi dû faire un dossier là dessus et me suis déjà occupée d'une personne bipolaire en stage).

je crois que nos meilleures réponses se trouvent chez des médecins, en faut il tomber sur le bon !

je vais poser des questions à ma psychologue que je vois demain et ma psychiqtre que je vois samedi lol

je suis plus comme toi aussi, davantage dans la mélancolie que dans l' "euphorie", même si j'ai deja eu des courtes périodes de changements d'humeur brutaux.
39 ans Chauny 6676
Oui tu as raison c'est dur de définir la limite entre borderline et bipolaire...
les médecins sont là pour nous aider mais eux aussi parfois donnent des diagnostics contradictoires donc dur de s'en sortir...
j'avais lu sur mon post que tu étais sous abilify aussi, ça te fait du bien? tu vois quels changements?
et à part la dépression et les symptômes que tu donnes, ta psy t'a donné un vrai diagnostic? l'hospitalisation t'a vraiment apporté du bien? (parce que mon psy avait parlé de m'hospitaliser en septembre et j'ai refusé...).
35 ans Tournai (Belgique) 31
Je n'ai justement pas vmt eu de diagnostic, enfin pour ma psychiatre, le diagnostic c'est "angoisses et sentiment de vide avec des affects dépressifs", c'est tout.
Pour ma psychologue, qui a reçu les infos (elles se connaissent et collaborent), j'étais surtout là pcq j'ai une grosse dépression depuis le mois de mars et que ca empirait avec des pensées et idées suicidaires. je passe pfs encore par ce que ma psy appelle des "crises suicidaires" où ces pensées m'obssèdent.

l'hospi m'a fait du bien, m'a donné douze jours de répit, de "cocon", car je ne supportais plus d'être nulle part, ni à l'école, ni chez moi ni chez mes parents et j'avais du mal à supporter les autres en général.
tout cela va un peu mieux mnt, malgré de gros passage de déprime encore.
je crois que le médoc Abilify fait son rôle, c-a-d apaiser mes angoisses , et j'ai moins svt de sentiment de vide. Puis sans doute que mon antidepresseur (Effexor 150 mg) commence à faire un petit peu d'effet.

Mais un jour à la fois, n'est ce pas! tout peut basculer d'une minute à l'autre alors ce n'est pas du tout facile à gérer...

si ton médecin t'a proposé une hospi, c'est qu'il devait avoir ses raisons, mais la décision te revient et c'est à toi de te poser les bonnes questions : pq veut il que tu y ailles, ce que ca va t'apporter pour TOI aussi, etc. ca fait "peur" quand on dit ce mot, mais tout dépend des services mnt.

Là où j'etais c'etait un service de psychiatre au sein d'un hôpital, puis c'etait de courte durée (max 3-4semaines), l'équipe etait géniale, des activités proposées, etc.

si tu as d'autres questions n'hésite pas.
39 ans Chauny 6676
je t'avoue que l'hospi me fait horriblement peur... là aussi ce serait dans une clinique privée, dans le service que suit mon psychiatre, mais enfermée 3 semaines perfusée, ça ne resoudra pas mon mal être , je préfèrerai apprendre à le maitriser...

sinon tu as raison c'est un jour à la fois, lundi j'étais moyen, mardi je retombais dans l'euphorie, hier aussi puis tout doucement le soir je suis retombée dans la dépression et là aujourd'hui ça ne va pas du tout, je pleure, j'ai des idées noires ... c'est vraiment dur à vivre et à suivre... et de ton côté comment tu vois le fait de voir un psychiatre et un psychologue? les deux t'apportent du bien?
R
39 ans 15384
Je suis borderline ...
( d'ailleurs si vous souhaitez + d'infos en mp,pas de soucis )

Il a pas mal de similitudes avec la bipolarité,mais au final,les deux ont quand même beaucoup de différence.

Borderline,c'est une extrême fragilité émotionnelle. Nous sommes constamment victime de nos emotions,fragiles a chaque parole,a chaque regard ...
Des cotés très enfantins parfois dans le comportement,parfois immatures,mais attention,les border ne sont pas débiles : leur QI est la plupart du temps normal,le mien est dans la moyenne haute d'ailleurs ( + de 110 ).
Nous avons une grande capacité a "cacher" notre maladie aux autres,nous passons notre temps a tenter de maitriser nos colères,nos sentiments,nos angoisses : notre vie est un enfer,mais la plupart des gens ne s'en doutent absolument pas.
J'ai été autodestructice : médicaments,automutilation... Mon estime de soi était en permanence au plus bas,je ne me suis jamais aimée avant le diagnostic et la prise en charge médicale!
Nous sommes souvent impulsifs,je dis toujours qu'avant le traitement et la thérapie,j'étais comme un petit animal de cristal mis a nu en permanence. Drôle de métaphore mais je ressens les choses ainsi.
39 ans Chauny 6676
je comprends parfaitement ce que tu ressens CuteV, ça ressemble beaucoup à ce que je ressens, cette extrême sensibilité face à de multiples facteurs extérieurs, limite un infantilisme par rapport à certaines situations, des colères extrêmes où je cogne dans les murs...
la différence entre les deux pathologies a l'air assez minime mais je pense que les borderline sont toujours entre les deux, à deux doigts de la maniaquerie et à deux doigts de la dépression sans en franchir le pas, le diagnostic ne doit pas être évident à faire...

et puis je me reconnais beaucoup dans cette maitrise de soi, souvent en société je suis parfaitement "normale", je souris, alors qu'intérieurement je suis affreusement mal, l'insulte les gens en face de moi dans mes pensées, quand ils parlent et que ça me saoulent intérieurement j'hurle "ta gueule" ... j'ai peur un jour de le faire vraiment et de me fâcher avec beaucoup de monde...
moi aussi je suis extrêmement impulsive dans mes gestes et mes paroles, parfois je me fais peur et j'ai peur de la réaction des gens en face de moi ...
35 ans seine et marne 637
certaines personne se reconnaisse dans ce trouble ... mais sa ne veut pas dire qu'il l'on pour autant d'ou l'utilité de passé les test avec un spécialiste, je suis diagnostiqué borderline et ma vie au quotidien...je la souhaite a personne!c'est un enfer ....Je me sens toujours perdue..

je te conseille d’écouter cet émission si tu a malgré tout des doutes http://www.rtl.fr/emis...re-psychotherapeute-7747964441
47 ans Ile de France 556
Je comprend ton désarroi. Mais ces troubles dont tu parles ne sont-il pas trop généraux à trop de diagnostics pour se baser uniquement sur eux? Je me reconnais dans ces troubles ( surtout le sentiment de vide et celui de déconnection) et, même si les trois psychiatres que j'ai pu voir dans ma vie n'ont jamais voulu me donner de diagnostic, je sais que sur mon dossier de demande d'alloc adulte handicapé a été mis syndrome d'angoisse généralisée, psychose hallucinatoire chronique et dépression sévère, donc tu vois, pas borderline.
34 ans 19
Hello!
Je sais que le topic est un peu vieux, mais comme j'ai eu un diagnostic borderline (à Québec, on dit Trouble de Personnalité limite ou TPL, donc si j'emploie le terme dans mon message, vous saurez pourquoi ^^)

En gros, c'est une dépression majeure diagnostiquée par mon médecin de famille qui m'a conduite chez une psychologue. Après deux rencontres, elle m'a demandé si j'avais déjà entendu parlé du TPL. Je lui réponds que vaguement, mais que franchement, je doute fort que ça s'applique à moi.

Pour une raison quelconque, j'ai dû changer de psy. Entre temps, à cause de symptômes dépressifs sévères, j'ai dû consulter en psychiatrie. Le psychiatre était d'accord avec le diagnostic de dépression majeur, mais a mentionné au rapport à mon médecin de famille que je n'avais pas de TPL visible (j'avais glissé un mot à mon médecin à ce sujet après ma discussion avec la psy).

Bref, diagnostic de boulimie. Jusque là, rien de vraiment nouveau. L'hôpital me propose une rencontre avec une équipe de psychiatres et psychologues pour faire mon entrée dans une clinique alimentaire. Pendant 3 heures, j'ai dû leur raconter ma vie depuis la naissance, même ce qui n'était pas en lien avec les TCA.

Résultat... Refus à la clinique alimentaire, on me pose un diagnostic de TPL et me réfère à une autre clinique qui traite le problème. La clinique alimentaire m'a refusé parce que selon elle, la boulimie n'est qu'un problème parmi tant d'autres que m'apporte le TPL et que l'idéal est de travailler sur la base du problème.

Donc, voilà en gros les critères qui font que j'ai eu un diagnostic.

-Peur panique de l'abandon
-Émotions qui prennent toute la place et qui sont ingérables.
-Crises de colères inadéquates.
-Besoin de la ''flamme'', recherche le ''high'' dans tout.
-Relations amour/haine, puis je me lasse quand la passion n'y est plus.
-Tout est noir et blanc à mes yeux. Y'a pas de zone grise.
-Idéalisation extrême des gens puis dévalorisation.
-Comportements autodestructeurs.
-Sentiment de vide (normalement, en tout cas en ce qui me concerne, c'est le sentiment de vide qui conduit aux conduites autodestructrices, c'est une façon de se sentir vivante).
-Image de soi instable.


Oh, au passage, la différence entre le TPL et la bipolarité, selon ma psy, c'est la durée... Je sais pas si c'est clair :lol: Par exemple, un bipolaire va être d'une certaine humeur sur une certaine période.

Tandis que les TPL vont être d'humeurs changeantes et très rapides. Par exemple, je me lève le matin très tôt avec un surplus d'énergie digne d'un épisode maniaque. J'arrive pour me faire à déjeuner et il n'y a plus de pain. Eh ben voilà, ma journée est complètement foutue, y'a rien à faire, je peux faire des colères intenses et vraiment inappropriées.


Je sais pas si ça a aidé mais en tout cas, je livre mon expérience personnelle en espérant que ça puisse donner un coup de main !
B I U