Voilà un an que tu as disparu
En rentrant du travail.
Je me perds dans cette pénombre
Et j’ai l’impression que mon esprit succombe
À la succession des questions
Sans chance de compréhension.
Tu es toujours là… Sans être là.
Tout ce que je fais me ramène à toi.
Je suis ta fille, tu es mon père…
Tu es mon modèle et aussi mon adversaire.
Tu es la source de mes origines.
Mais j’ignore où se situe le début.
Car ta personnalité clandestine,
M’a toujours confondue.
Tu m’as enseigné les émotions,
Sans jamais que je vois les tiennes.
Tu as été ma plus grande déception
Tout en étant mon plus grand phénomène.
J’ai beau être indépendante,
Je me surprends quelquefois, le soir,
À t’en vouloir…
Parce que tu es absent.
Je ne verrai plus ton sourire.
Je ne sentirai plus ta chaleur de tes mains.
Je ne verrai plus ton regard s’attendrir.
Je ne te verrai plus t’occuper d’un jardin.
Quelquefois, je ne sais pas si je t’en veux,
De n’avoir pu te dire adieu,
Ou si c’est simplement l’envie
De savoir que tu n’as plus de soucis.
Toute ma vie, je suis resté suspendu à tes lèvres,
Espérant entendre cette phrase au moins une fois :
« Ma fille, je suis fier de toi ! »
Et je continue encore d’en faire le rêve.
Mais j’ai fait la paix avec moi-même.
Car je sais maintenant que tu n’étais pas un être surhumain,
Que comme moi, tu n’étais qu’un être humain
Pris avec ses propres dilemmes.
Tu es parti et je dois faire mon deuil
Même si je ne vois pas de cercueil.
C’est pourquoi, avec ce poème,
Je voudrais te dire que je t’aime.
Adieu Papa !