Coucou MlleK :D
Je te livre mon ressenti par rapport à tes écrits.
Je ne sais si dans le cadre de tes études tu as abordé le sujet de la négation des émotions chez l'enfant et de ce que cela peut donner plus tard.
En fait, ce phénomène est accentué selon la sensibilité personnelle de l'enfant.
Donc, toutes les méthodes employées par les parents pour faire taire l'émotion ressentie par l'enfant, peuvent donner plus tard des difficultés à vivre les émotions et donner des sentiments dépressifs profonds.
Si je prends mon vécu, j'étais plus sensible que la moyenne et j'ai souvent entendu "oh mais arrête ton cirque pour rien, c'est pas grave, t'es trop ceci ou cela". J'ai donc appris à me taire, a comprendre que mes émotions n'étaient pas normales.
J'ai aussi eu comme souci le problème évoqué par Mellyne, ne pas avoir de but, de passion dans la vie, ma seule passion est de communiquer avec mes semblables en fait et ma famille proche. Je me suis longtemps culpabilisée de ne pas réussir à en avoir d'autres, maintenant je le vis bien et je profite de ce que j'ai, au jour le jour (j'essaye en tout cas).
Je pense que tu as des sentiments en toi depuis longtemps et que tu cherches absolument à les controler, les étouffer par un coté "clown" plus tu es mal, plus tu cherches à jouer un autre role, car tu as décidé que c'était pas normal et donc que tu n'avais aucune excuse à être mal, et tu te dévalorises, te culpabilises, tu essayes encore plus de faire le clown et c'est encore pire, ce type de comportement ne peut pas durer sur toute la vie.
Une de mes soeurs a toujours plus ou moins fait cela, elle ne se laisse aller à son mal etre que quand elle a des "excuses valables" a ses yeux. Il faut savoir qu'officiellement, je suis la seule de la famille à etre "fragile" a avoir fait des dépressions , on m'aime bien, mais je suis un peu la "pauvre fille fragile". Or, je perçois les souffrances et fragilités des autres, je les vois se débattre dans leur controle et leur refus d'etre "faible" , c'est assez triste je trouve.
J'assume depuis longtemps que l'on pense de moi ce qu'on veut, le travail que j'ai effectué auprès d'une psychiatre m' sauvé je pense, mais c'est sur qu'il faut pouvoir sortir les tripes sur la table. Ma soeur dont je te parle n'y est pas arrivée et le psy n'a servi à rien. Or, personnellement je ressens que son mal etre commence à l'étouffer, l'éloigne de ses proches etc.. mais elle y arrive pas pour le moment.
Le conseil que je pourrais te donner, c'est le genre de conseil que j'ai donné à mes fils, lors de leurs passages difficiles, soit toi meme, ne te sens pas obligé de jouer un role pour plaire, ne pas etre rejetté, te conformer à une norme, croire que nous tes parents souffriront moins si tu fais semblant d aller bien (mon fils ainé a eu tendance à me protéger pendant une période, or je sentais son mal etre et je souffrais quand meme).
Je comprends très bien, que le fait d'aller mal alors qu'il n'y a pas d'excuses type viol, trauma violent etc, est difficile à assumer, je vis moi meme encore des phases difficiles, alors que j'ai la vie de mes reves les plus fous, c'est a dire une famille solide ou on se parle vrai, ou chacun peut etre naturel, parfois j'ai pourtant encore des phases de tristesse, la seule solution est de les assumer, accepter de vivre un moment difficile alors que tout va bien. Le controle ou sa tentative en tout cas ne fait qu'accentuer tout cela, c'est en tout cas la conclusion a laquelle je suis arrivée apres toutes ces années.
Si tu as envie d'échanger en privé, soit ici, soit ailleurs, je suis volontiers à disposisition.
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