Me permet de te copier ici cette information donné par le Dr Hantouche sur le site
www.ctah.eu sur bipolarité et anti dépresseurs :
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Un autre point à soulever : c’est l’incapacité d’arrêter l’AD (Seropram
®) – c’est un cas de figure classique quand on obtient une réponse positive initiale sur la panique – dans la pratique, nous recommandons de garder l’AD à une dose modérée (la preuve : l’ajout d’1/2 cp induit un virage malgré les 2 TR associés) mais toujours couplée à un thymorégulateur.
Enfin, il existe actuellement un débat sur les virages sous AD : est-ce une inversion naturelle du trouble ou un effet adverse de l’AD ? dans ce cas, je pense qu’il s’agit d’un effet adverse chez une personne ayant une vulnérabilité à réagir excessivement aux AD (éléments du trouble Borderline qui à mon sens seraient plutôt des indices de cyclothymie)."
Et concernant l'usage prolongé des anti dépresseurs (AD) :
"C’est malheureusement le cas de la majorité des cyclothymiques ou des bipolaires « soft » (dépressions bipolaires sans indices nets de BP) qui reçoivent pendant de longues années des AD seuls. La réponse au début est souvent positive mais progressivement s’installe un état de résistance ou un état dépressif mixte. Cette longue exposition aux AD, notamment les tricycliques, prédit une mauvaise réponse aux régulateurs ou un long délai (1 à 2 ans) pour obtenir une stabilisation plus ou moins correcte. Dans certains cas, j’ai noté un état de dépendance aux AD – avec des aggravations systématiques à chaque tentative d’arrêt de l’AD.
"
Et la définition de l'état mixte :
L'état mixte, c'est un épisode au cours duquel cohabitent en même temps des symptômes dépressifs et des symptômes (hypo)maniaques.
Attention, les définitions des états mixtes, quand il s'agit d'une bipolarité classique, incluent les cycles ultra rapides (l'enchaînement des hauts et des bas est de très courte durée).
Seuls les bipolaires ressentent des états mixtes : il faut la présence des 2 pôles d'humeur.
Les révélateurs de l'état mixte :
Irritabilité, grande nervosité.
Beaucoup de pensées alors que l'on ne se sent pas bien.
Vous avez la pêche et rien ne fonctionne.
C'est comme si quelque chose bloquait.
Vous avez besoin de bouger, vous trépignez, mais dans la tête, c'est le vide.
La tête dit oui, le corps dit non.
Vous êtes triste mais vous mettez à rire bêtement.
L'anxiété est très forte, comme si on avait des poussées d'obsessions, de phobies, de mal-être. L'impulsivité est très forte.
Pour résumer, il y a une incohérence en vous et ça rend extrêmement nerveux.
Vous êtes sous tension, prêt à exploser.
"L'irritabilité, c'est comme si le cerveau refusait un quelconque traitement supplémentaire à effectuer." Amélie 39 ans
Les risques :
Le suicide est le risque majeur des états mixtes car c'est le moment où on a des idées noires et où l'on est désinhibé pour passer à l'action.
Attention aux antidépresseurs qui vont provoquer des virages brusques, qui vont désinhiber et vous pousser à des conduites impulsives.
.../... Ainsi dans certains sous-groupes de patients, comme les adolescents, l'état mixte est une présentation relativement fréquente du trouble bipolaire, parfois inaugurale. D'autre part, les états mixtes sont associés à un risque de passage à l'acte suicidaire élevé, ainsi qu'à de fréquents abus d'alcool et/ou de toxiques. Enfin, sur le plan thérapeutique, la survenue d'états mixtes est un élément d'orientation du choix du traitement médicamenteux thymorégulateur.../...
Extrait de Clinique des états mixtes de I Thauvin
D'autres risques :
. La prise d'excitants et de toxiques
. Les troubles de l'alimentation