Bonsoir à toutes et tous,
Je me pose énormément de questions et j'ai beaucoup de difficultés à prendre une décision, j'en appelle à vos expériences et vos lumières.
Je suis diagnostiquée dépressive
chronique depuis, ma foi... plus de dix ans maintenant. Les premiers épisodes dépressifs (que vous connaissez pour certains, TS, apathie, pleurs continuels, dénigrement, etc) sont apparus à l'adolescence, à 13 ans, puis de façon récurrente pendant plus de quinze ans.
En tant que jeune adulte, j'ai eu beaucoup de difficultés à accepter cette maladie et je ne parvenais pas à m'inscrire dans un processus de soins régulier.
A 26 ans, j'ai enfin accepté de prendre correctement un traitement et de faire une psychothérapie. Depuis lors, je prends un antidépresseur (séroplex 15 mg) et un anxiolytique léger (lysanxia) en gouttes, ce qui me permet de gérer ma consommation en fonction de mon anxiété.
Je vois également une psychologue deux fois par mois.
Depuis quelques années, je suis une "dépressive fonctionnelle", je travaille, j'ai une vie sociale et amoureuse qui me rend heureuse. Le traitement me convient bien. Je n'ai pas fait de rechute depuis plus de cinq ans...
La psychiatre que je consultais environ tous les trois mois pour le traitement a quitté précipitamment son cabinet il y a deux ans, depuis c'est mon médecin traitant qui renouvelait le traitement.
Je suis enceinte de trois mois et demi, et mon médecin traitant m'a demandé au début de ma grossesse de consulter une psychiatre afin de faire le point sur le traitement.
Ca ne s'est pas très bien passé. Elle est opposé à la prescription d'AD durant la grossesse et m'a demandé de cesser mon traitement, ce que j'ai refusé. Elle prétend que "les hormones de la grossesse compensent l'apport des molécules des AD".
Elle m'a convaincue de tenter un sevrage (passer à 10mg de séroplex dans un premier temps puis arrêter au dernier trimestre de la grossesse). J'essaye depuis trois semaines, et c'est l'enfer : vertiges, insomnies, maux de tête, et surtout surtout idées noires, pleurs, dégoût de cette grossesse tant désirée, absence d'intérêt pour le bébé... bref, des sensations que je n'avais plus ressenties depuis des années. Tout est gris, plus rien n'a de sens. Toute ma joie de vivre s'est évanouie, comme ça, pfft.
Mon ancienne psychiatre et moi avions évoqué longuement la possibilité d'une grossesse sous Seroplex. Son discours était plutôt rassurant : pas d'effet malformatif connu sur le foetus, possibilité minime d'un syndrome de sevrage à la naissance pour l'enfant. Possibilité d'allaiter.
Je suis perdue.
Je veux reprendre mon traitement. J'en ai besoin. Je m'en fous si je dois le prendre jusqu'à la fin de mes jours, je ne veux plus jamais m'imposer cette douleur d'exister qui fait partie de moi autant que mon bras ou mon foie.
Je me dis que cet(te) enfant mérite une mère équilibrée, épanouie. Que si j'étais diabétique, on ne me demanderais pas d'arrêter l'insuline.
Mais je culpabilise, et j'ai peur de tout.
Merci ...
Ca fait du bien :?