Mizirlou a écrit:Quand je parle d'éducation "stricte" je n'exclue pas la discussion bien évidemment.
Et puis je pense qu'il faut s'adapter à l'ado. Si celui-ci est du genre immature et irresponsable, j'aurais forcément tendance à le surveiller de près contrairement à un ado beaucoup plus responsable et mature.
je comprends bien ce que tu veux dire et je pense bien que tu seras ouverte à la discussion.
Mais ce que je peux dire de mon expérience d'adolescente moi-même et en étant maman de deux grands enfants, c'est que la discussion est une chose fragile qui peut disparaitre assez vite pendant l'adolescence.
Certains adolescents viennent se confier à moi, pour me dire qu'en fait ils ont le sentiment que leurs parents veulent diriger leur vie, sans les comprendre et du coup ils se ferment comme des huitres.
J'essaie parfois de faire le médiateur entre eux, mais c'est pas toujours facile. Par exemple, pour facebook. Nous avons choisi de laisser nos enfants avoir un compte facebook à partir de 14 ans (environ) mais en leur parlant des dangers de mettre trop de détails dans leur statut, de mettre des photos dont ou pourrait se moquer etc...., mes deux fils m'ont demandé de faire partie de leurs amis, mais ce n'était pas une obligation mais un souhait.
Une de mes amies est absolument contre facebook, pour elle c'est dangereux, donc elle a interdit à ses enfants d'avoir un compte. Sauf que je sais qu'il a un compte facebook sous un faux-nom. Comme j'aime beaucoup ce garçon que j'ai gardé quand il était petit, j'ai demandé à mon second fils qui est son ami, de bien lui expliquer ce qu'il ne fallait pas faire sur facebook et d'avoir un oeil sur lui.
Mais voilà, ce garçon qui était adorable et ne bougeait pas une oreille petit, réagit très fortement à toute tentative de dialogue avec ses parents actuellement, on a parlé plusieurs fois, j'essaie de lui dire que derrière les interdits, il y a le souci que peut se faire sa mère pour des raisons qui lui sont propres, mais il ne réagit qu'à l'interdit et répond, oui mais il ne me font pas confiance. Du coup, il met beaucoup plus d'énergie à contrer ce qu'il estime de la mauvaise autorité, plutôt qu'à murir et à penser à son avenir.
Mon amie, je la comprends aussi, elle a une soeur qui est tombée dans la drogue dure jeune et a un parcours de vie assez complexe, donc elle a peur, très peur qu'un de ses enfants tombe dans quelque chose de grave et essaie de poser un cadre. Je pense que ce cadre leur a été bénéfique et je lui dis souvent, par contre, je pense qu'à l'adolescence, si l'enfant réagit trop fortement au cadre, il peut être intéressant de prendre par un autre bout, mais au final, c'est elle qui est sa mère et je ne doute pas un seul instant de l'amour qu'il y a entre eux et du fait que son fils va murir un jour.
Un adolescent ne va pas obligatoirement parler à ses parents en premier lieu quand il a le sentiment de ne pas être entendu, c'est pas évident et comme il se sent grand ne comprend parfois plus du tout des choses qu'il acceptait auparavant.
Heureusement que pleins de choses s'arrangent et que souvent tout rentre dans l'ordre. Un de mes neveux très très rebelle est maintenant tout à fait rentré dans le rang et a des relations apaisées avec sa mère, donc rien n'est joué et heureusement.
Je crois qu'on fait du mieux qu'on peut, en fonction de ce qu'on estime juste, parfois cela marche, parfois non, mais on est pas toujours responsables de tout, heureusement.