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Aller chez un psy pour me libérer?

C
40 ans Isère 2330
Oui pour eux clairement je suis la forte et ma soeur est plus faible. (mon père me l'a encore dit la semaine dernière au téléphone quand il m'a appelé pour  
que je reprenne contact avec ma soeur "tu es plus forte et plus intelligente lors des conflits, reviens vers elle")

J'ai même l'impression, maintenant qu'on en parle, qu'ils nous ont toujours opposé nos traits de caractère:

-Soupe au lait / rancunière
-La ptite rigolotte / la grande qui déprime
-la sociable / l'associable-insociable
-l'heureuse / la malheureuse
...
49 ans région parisienne 5831
J'avais lu une étude qui montrait que les frères et soeurs, vu de l'extérieur, se ressemblent énormément, mais les parents les trouvent toujours extrémement différents et catégorisent souvent... C'est pas simple de se sortir de ce shéma, moi, je bataille encore aujourd'hui pour me sortir de cette catégorisation abusive. :?
S
89 ans 4951
peut être que dans le fond, vous êtes toutes les deux malheureuses des places qui vous ont été attribuées et que c'est le moment pour vous deux de casser cela.

Si je puis me permettre (tu dis si tu en as marre hein chacha) je trouve que ton papa est assez "patriarche" dans sa manière de fonctionner.

Quand il te dit "tu es la plus forte, donc reviens vers elle" c'est une manière un peu autoritaire et surtout c'est pas sympa ni pour toi, ni pour elle dans le fond et surtout c'est une manière de te sous-entendre "hey, reprends toi ma fille t'as oublié que tu as le rôle de la forte, c'est pas toi la faible d'habitude".

Il y a quand meme pour moi, d'un point de vue extérieur, un controle de vos relations et un manque de lâcher-prise sur vos vies et sur les femmes que vous devez être libre d'être.

Je peux parler en tant que maman, c'est un gros travail à faire sur soi, que de laisser nos enfants libres d'être ce qu'ils sont, sans émettre un jugement sur leur caractère par exemple, en acceptant toutes leurs décisions.

J'ai trouvé que cela nous a demandé un effort à mon mari et à moi, passé un certain âge, d'être là pour eux s'ils en ont besoin, bien sur, mais de ne plus donner notre avis "en gros c'est bien ou c'est pas bien" sur leurs décisions et leur vie.
C
40 ans Isère 2330
Mamykro: Et tu tiens quel rôle toi? (enfin si tu veux bien en parler bien sur)

Saralou: Je n'en ai pas marre au contraire, vous m'aidez, vous n'avez pas idée!!!
Mon père est très autoritaire, patriarche et possessif avec ses filles.

Je me rend compte que mon père nous laisse prendre nos décisions, il nous a toujours dit qu'on était libre de nos choix, mais qu'on devait les assumer.
Il a toujours eu un discours très libre: "nous vous avons encadré avec votre mère jusqu'à l'obtention du BAC, maintenant vous faites vos choix et volez de vos propres ailes".
Mais tout ça, avec un petit fil à la patte tout de même.

Comment à 17 ans, j'aurai pu prendre mes décisions et faire mes propres choix sans continuer à leur demander leur avis, alors que c'est le seul schéma que je connaissais??...
Pour moi ça me parait impossible.
S
89 ans 4951
Tout à fait chachaminou.

Dire à son enfant, maintenant vous faites ce que vous voulez, mais quand cela nous convient pas lui dire "je suis déçu, ou je n'attendais pas cela de toi" n'est pas tout à fait la conception de laisser libres les enfants, c'est une autorité déguisée sous couvert de "tu es libre ma fille".

Je me permets d'en parler car je suis de l'autre coté de la barrière et cela demande un véritable travail sur soi, mon mari travaille beaucoup sur lui aussi. Du coup, nos enfants nous parlent de leur choix, nous leur disons quoi que tu fasses nous serons toujours là pour vous, vous n'avez plus besoin que l'on vous dise c'est bien ou c'est pas bien, notre avis ne doit pas être obligatoirement votre avis.

Vous avez le droit de vous planter, d'être des adultes, notre soutien sera toujours inconditionnel.

On doit travailler sur le lâcher-prise, en théorie cela parait simple, en pratique pas toujours, mais comme mon mari et moi avons passé par des ruptures familiales pour gagner notre indépendance on essaie de trouver une autre méthode, on verra, pour le moment cela fonctionne assez bien.
C
40 ans Isère 2330
saralou a écrit:

Du coup, nos enfants nous parlent de leur choix, nous leur disons quoi que tu fasses nous serons toujours là pour vous, vous n'avez plus besoin que l'on vous dise c'est bien ou c'est pas bien, notre avis ne doit pas être obligatoirement votre avis.
Vous avez le droit de vous planter, d'être des adultes, notre soutien sera toujours inconditionnel.


C'est limite mot pour mot ce que me disent mes parents.
Mais seulement depuis que j'ai eu mon BAC.

Comment c'est possible de l'appliquer quand les enfants sont plus jeunes ?(c'est une vraie question, pas une critique)
Comme j'ai été élevée dans un schéma totalement différent de la naissance à mes 17 ans, je me demande comment on peut laisser le libre arbitre à des enfants sans que ça déborde et que ça représente un danger pour eux s'ils font leur propre choix.
S
89 ans 4951
alors cela implique aussi que quand ils demandent notre avis sur quelque chose on ne le donne pas.

Par exemple pour le cas dont tu as parlé ton papa qui dit" fais l'effort tu es la plus forte de toute façon" je trouve personnellement que ce n'est pas appliquer le discours complètement.

La réaction serait de dire "fais ce que tu sens ma fille et ce que tu juges bon de faire" je ne suis pas objectif dans cette histoire puisque je vous aime toutes les deux.

Donc c'est pour cela que je disais qu'en fait c'est plus facile à dire qu'à faire.

Cela implique réellement un effort.

En fait si tu dis vous êtes libres, mais que tu interviens, meme sous forme d'avis bienveillants cela influence quand meme l'enfant.

Quand l'enfant est petit, nous les parents prenont les décisions qui nous semblent juste pour lui, ensuite on garde quand meme une influence pendant longtemps.

Notre discours devient comme cela à partir de 16 ans, dans notre famille c'est un âge un peu symbolique, dans la sens ou en suisse tu peux officiellement boire de la bière, du vin et tu payes le plein tarif pour les transports publics.

Déjà depuis qu'ils avaient 14 ans on les consultait pour les décisions on entendait leur argument et on leur disait que pour le moment on décidait, mais qu'il était possible qu'on se plante.

Par exemple, vendredi passé mon second fils me dit qu'après leur souper de classe, il y avait une fille qui avait proposé d'aller se souler dans un sous-voie avec de la téquila et qu'il ne savait pas trop ce qu'il devait faire, il est à l'âge ou c'est pas évident entre ce qu'on sait ce qu'on doit faire et le groupe dont il ne veut pas être exclu.

Je lui ai dit, tu as vu ton cousin être dans un coma après avoir bu de l'alcool fort en plein hiver, tu connais les risques.

Prends ta décision seul, la seule chose que je te demande c'est de m'appeler si tu te sens pas bien et je viendrai te chercher, sans morale, sans rien.

Au final il a convaincu le groupe d'aller plutot dans un bar et il a bu quelques bières et est rentré pas ivre.

Maintenant quand je lui ai dit cela, cela implique que je prends le risque qu'il se soule, fasse un coma,etcc, mais je choisis de laisser décider, car pour moi il est assez grand pour savoir ce qui est bon pour lui ou pas. Cela implique aussi que s'il me téléphone bourré je ne vais pas lui faire la morale, ni lui dire je suis déçue ou autre.

>Il souffrira lui-meme de sa cuite et en tirera les leçons.

Pour l'école c'est la meme chose. Je leur ai dit à partir du lycée (16 ans) c'est votre choix d'y aller, c'est vous qui vous vous donnez les moyens ou pas de réussir, je ne serai pas derrière vous. Vous n'êtes plus à l'école obligatoire donc cela devient votre choix.
S
89 ans 4951
Je me relis et je me dis que cela parait bien dur.

Mais mon discours est accompagné de sourires et de bienveillance quand meme! ;)
C
40 ans Isère 2330
saralou a écrit:
alors cela implique aussi que quand ils demandent notre avis sur quelque chose on ne le donne pas.

Par exemple pour le cas dont tu as parlé ton papa qui dit" fais l'effort tu es la plus forte de toute façon" je trouve personnellement que ce n'est pas appliquer le discours complètement.

La réaction serait de dire "fais ce que tu sens ma fille et ce que tu juges bon de faire" je ne suis pas objectif dans cette histoire puisque je vous aime toutes les deux.


Je me suis pas manqué de lui dire ce que j'en pensais de ça.
Je lui ai dit que depuis le début de cette histoire il ne voulait pas prendre parti, ni s'impliquer, et que là il me demandait de l'appeler, c'était prendre parti pour elle en me faisant comprendre que c'était plus à moi qu'à elle de revenir vers l'autre.
Mais tu vois ça m'a peiné pour lui, car il m'a dit qu'il était désolé, qu'il voulait me protéger (encore!!), et qu'il avait fait une erreur de s'impliquer.
Hier midi, idem, j'ai appris qu'il m'avait menti "pour me protéger", je lui ai dit ce que j'en pensais, que je m'étais ouverte, et confié à eux, que je pensais qu'on était en rapport de confiance, et non.
En gros il me disait qu'il n'avait pas vu ma soeur, qu'il e savait rien de toute l'histoire, et qu'il ne voulait pas lire l'échange des mails qu'on avait eu il y a 2 semaines, mais c'était tout l'inverse.

Ma soeur les avait "convoqué" chez elle la semaine dernière et leur avait montré les mails.
Ils étaient au courant de tout, je me suis sentie trahie, et le suis encore.
Je lui ai dit, et il l'a mal pris, en me disant de me recentrer sur le vrai problème.
S
89 ans 4951
alors une autre chose, c'est que je ne cherche pas à "protéger" mes enfants, je l'ai fait quand ils étaient petits et c'est normal, par la suite, cela n'encourage pas l'enfant à se sentir capable et quand il est adulte, cela fait des choses comme tu dis.

Alors oui, ton papa a fait une erreur, car il a fait le contraire de ce qu'il disait.

Je pense que comme tu l'as clairement exprimé, c'est une très bonne chose qui lui permettra d'avancer.

les parents peuvent encore apprendre sur le tard ;) .

En fait je comprends ton sentiment de trahison, ils ont voulu le faire pour "votre bien", c'est sur, mais c'est aussi une manière de sous-entendre "vous n'êtes pas capables de vous débrouiller dans cette histoire" et c'est là ou je le trouve la démarche "paternaliste" en fait.

Je crois que la clé c'est de te faire confiance, faire confiance à tes ressentis et faire ce que tu as envie de faire, sans te préoccuper de ce qu'ils peuvent penser.

Tes parents vont souffrir de cette histoire, mais les parents peuvent aussi encaisser.

Dans la famille de mon mari, mes beaux-parents ont beaucoup "protégé" ma belle-soeur >(je dirais moi infantilisé, maisten c'est un jugement dur. Du coup, maintenant ma belle-soeur qui a mon âge infantilise complètement sa mère, c'est devenu sa petite fille face à une mère envahissante dirait on.

Leur rapport c'est complètement inversé en fait, c'est impressionnant. Elle a décidé que c'était trop dur pour ma belle-mère d'assister à la déchéance de mon beau-père la dernière semaine et ma belle.mère a obéi, comme une petite fille obéissante.

pour moi qui suit très attaché à l'indépendance d'esprit c'était choquant, surtout que mon beau-père réclammait sa femme. Ma belle-soeur a estimé qu'elle devait protéger sa mère, car cela aurait été trop dur pour elle.

Je ne sais pas si tu vois ce que je veux dire avec les actions qu'on fait car on croit que c'est pour protéger. >La protection est une arme à double tranchant.

Mais toutes ces choses ne sont pas simples et chacun fait ce qu'il peut avec ce qu'il a reçu.

D'ou les erreurs que l'on commet parfois en protégeant quelqu'un, on pense que c'est pour son bien.
49 ans région parisienne 5831
Cha_cha_minou a écrit:
Mamykro: Et tu tiens quel rôle toi? (enfin si tu veux bien en parler bien sur)


Moi, je suis "la gentille" et ma soeur est "la méchante"... Bon, on pourrait croire que c'est moi qui ai le beau rôle, mais pas forcément, parce que "la gentille", c'est aussi celle qui se sacrifie pour les autres... :roll:

j'ai du mal à dire non à mes parents: par exemple, je vais faire des aller et retours en voiture pour leur amener ma fille, au lieu que ce soit eux qui les fassent, alors qu'objectivement, je suis souvent plus occupée qu'eux. Mais heureusement que mon mari est là pour remettre les pendules à l'heure, parfois. :lol:
C
40 ans Isère 2330
Bonjour,

Et bien voilà, aujourd'hui j'ai 29 ans, et c'est le premier anniversaire que je ne fêterai pas en famille à cause de tout ça (repas, fiesta, avec mes parents, ma soeur et sa famille).

Mes parents sont venus me voir à l'heure de ma naissance ce matin (10h50 ça va j'étais levée!!), avec une rose, et des cadeaux. Ça m'a fait vraiment plaisir de les voir, et qu'ils m'offrent quelque chose alors que je ne marque pas le coup avec un gâteau ou un repas.

Comme vœux de ma sœur j'ai eu un texto: "bon anniversaire de nous 4, bisous".
Encore une fois je me suis projetée, et j'aurais vraiment cru qu'elle ferait appeler mes neveux, et aurait terminée avec elle brièvement vu la situation avec "un bon anniversaire, bisous" et basta. Mais non.

J'aurai pu ne rien avoir de sa part me diriez-vous, mais je pensais qu'elle saisirait l'occasion pour faire un pas vers moi.
Peut être que s'en est un son "texto", mais depuis toujours chez nous, on fonctionne pas par texto pour des événements comme ça.

Ma foi, je vais aller continuer mes cadeaux de Noël.

Et ce soir, il me semble que mon mari m'a prévu un restau, mais je ne suis pas sure... :roll:

Gros bisous à celles (et ceux) qui me lisent, et bon week end!
49 ans région parisienne 5831
Bah, la situation est tendue pour elle aussi, elle aussi a peut-être besoin de digérer un peu tout cela. Moi qui oublie si souvent les anniversaires de tout le monde (y compris le mien :roll: ), j'avoue que j'ai du mal à lui jeter la pierre pour ça. ;)
52 ans Lorraine 4326
Tres joyeux anniversaire Cha_cha_minou ! 29 bizzz

Nous sommes là pour t'ecouter et partager nos experiences
C'est gentil de la part de tes parents cette attention du matin :)
S
89 ans 4951
joyeux anniversaire aussi ici chachaminou.

Je trouve aussi que c'est mieux un sms que rien du tout, quand on a eu des conflits, mes soeurs, me rayaient de la carte complètement pour les anniversaires, je leur envoyais soit une carte (on avait pas de portable pour la première brouille, cela ne me rajeunit pas ;) ), soit des sms aussi par la suite, mais je comprends aussi ta déception, c'est peut être mieux comme cela, que vous récupériez un peu avant de parler.


Profite de ta soirée avec ton mari chéri :D
B I U